Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Sam 23 Oct 2010 - 17:24
Pénurie d'essence, pénurie d'humour... heureusement, il reste certains produits encore disponibles sur le marché... bien que ce ne soit pas un carton plein.
L'original est ici, comme toujours.
Après une sortie exécrable au vif la semaine passée (sortie avortée cause pénurie d'essence et donc dépannage d'urgence à Nancy, je ne rentre pas dans les détails), je me retourne en ce samedi matin plus que frisquet (températures nocturnes négatives) vers ce qui me semble être la pêche la plus adaptée en regard des conditions atmosphériques: une pêche du chevesne à roder. Ces bestioles-là ne sont pas gênées par le froid et restent mordeuses toute l'année. En début d'année (février, mars) j'avais réussi a faire de forts jolis tableaux de chevaines dans la Seille. Je vais retourner sur les lieux du crime avec la même technique afin de vérifier s'ils sont aussi coopératifs en cette fin de saison qui pointe le bout de son nez.
Direction donc Marly, j'arrive sur place, pour une fois je suis peu chargé: anglaise, épuisette, mini-boite de matos et un seau. C'est agréable, les pêches d'été m'ont souvent vu chargé comme un mulet.
Le temps de me réveiller, de passer à la poste récupérer un colis (nouvelle canne), d'arriver sur place, de monter le matos et de me rendre sur la zone de combat, il est 10h30.
Au menu aujourd'hui, c'est le régime. Fini les tas de farine, les pellets et autres graines en tous genres. Les temps, comme les œufs, sont durs et les poissons ne doivent pas être gavés.
Je leur propose donc tout simplement ceci:
C'est la meilleure esche qui soit pour ce que je veux faire dans les conditions actuelles. Remarquez que contrairement à d'habitude, mon pain est brun et non blanc. J'ai en effet utilisé 50% de vieux pain pétri et 50% de miettes qu'un ami m'a fourni récemment. Je n'aime pas trop cette couleur, j'ai toujours eu l'impression que le blanc marchait mieux. Enfin bon, nous verrons.
Coté esche, classique parmi les classiques en ce qui me concerne, l'indétrônable pain Chaillou:
Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, je vais donc aller au devant des poissons et non pas agrainer une place pendant plusieurs heures afin de faire remonter les poissons vers moi.
La méthode employée est celle de la longue coulée à l'anglaise avec un stick de 2.25g (je passerai à 1.75g en cours de partie de pêche).
Le premier poste est un point de passage obligatoire, il est riche en cabot.
La brume matinale, bien que fraîche, me réchauffe le cœur par son aspect mystérieux et protecteur... un vrai plaisir de se les geler au bord de l'eau !
Je vais faire des coulées proches du bord (herbiers, joncs...) en amorçant très légèrement simplement en arrivant histoire d'activer les papilles des poissons enfouis sous les berges et dans les herbiers qui résistent tant bien que mal aux rigueurs hivernales qui nous annoncent leur venue prochaine.
Ce premier poste ne faillit pas à sa réputation car après une première touche manquée, je prends un premier chevesne de taille moyenne.
Devant les grosses difficultés que j'ai eu à le sortir à cause du banc d'herbier qui se trouve à mes pieds, je décide de me décaler de 20m vers l'aval. La zone est plus dégagée, pour autant, est-elle aussi productive ? Deux boulettes de pain me donnent une réponse affirmative à cette dernière interrogation car dès la première coulée, j'ai une touche très lente, que je sanctionne tout de même par un ferrage appuyé. Le poisson démarre vers le large mais il fait rapidement demi-tour et, en bon chevaine qu'il est, se met en tête de rentrer dans une touffe de massettes un peu en aval. Je ne me démonte pas et pose la main sur le moulin pour le faire changer de direction... aïe... un peu trop costaud pour ce traitement de choc. Mon 12°° rend l'âme.
Les poissons ayant l'air d'être coopératifs aujourd'hui, je passe alors en 14°° pour me permettre de manœuvrer avec le frein serré.
Allez, on y retourne. Deux coulées plus tard, on remet le couvert. Cette fois-ci le bas de ligne tient le coup sans sourciller et je mets au sec un deuxième poisson un peu plus gros (850 g).
Ensuite, plus de touche sur ce poste malgré un bon quart d'heure d'attente.
Je fais mon saut de puce et me retrouve 30 m en aval. Le fond est un peu plus faible et le courant un peu plus fort. Ça ne m'inspire pas trop étant données les températures plus que fraiches. J'insiste une dizaine de minutes sans touches et me voilà frappé du syndrome que les anglais appellent le "last cast syndrome", ce qui signifie syndrome du dernier lancer. On est tous atteints par moment. Aller, encore une coulée et je m'en vais... etc... Et cette fois-ci ça porte ses fruits car je touche un nouveau poisson du même calibre que précédemment.
Je continue sur ce poste encore une dizaine de minutes et parviens à refaire un poisson mais pas bien gros.
Il est ensuite temps de bouger. Cette fois mon saut de puce fait 150m, en aval d'une zone moins profonde et encore couverte d'herbiers.
Je rate une première touche et catapulte mon montage dans des chardons en contrebas, sur le talus. Je galère vraiment à récupérer mon montage en équilibre précaire sur le talus. Mais j'y parviens finalement et me remets en action. Quelques coulées plus tard, touche à nouveau et poisson pendu: un chevesne bien entendu. Le plus gros et le dernier de la journée (il est temps de rentrer). Il fait un poil moins que le kilo.
Et bien cette courte session n'a pas été trop mal. Il est possible de faire mieux mais la bonne saison pour cela n'est pas encore arrivée. Les poissons sont encore clairsemés comme j'ai pu le constater. En fin d'hiver, ils se concentrent et il est alors possible d'enchaîner 10-12 chevesnes du kilo sur un même poste. Le tout étant de rester discret et de ne pas se précipiter pour relancer la ligne à l'eau. Il faut qu'ils gardent confiance.
L'original est ici, comme toujours.
Après une sortie exécrable au vif la semaine passée (sortie avortée cause pénurie d'essence et donc dépannage d'urgence à Nancy, je ne rentre pas dans les détails), je me retourne en ce samedi matin plus que frisquet (températures nocturnes négatives) vers ce qui me semble être la pêche la plus adaptée en regard des conditions atmosphériques: une pêche du chevesne à roder. Ces bestioles-là ne sont pas gênées par le froid et restent mordeuses toute l'année. En début d'année (février, mars) j'avais réussi a faire de forts jolis tableaux de chevaines dans la Seille. Je vais retourner sur les lieux du crime avec la même technique afin de vérifier s'ils sont aussi coopératifs en cette fin de saison qui pointe le bout de son nez.
Direction donc Marly, j'arrive sur place, pour une fois je suis peu chargé: anglaise, épuisette, mini-boite de matos et un seau. C'est agréable, les pêches d'été m'ont souvent vu chargé comme un mulet.
Le temps de me réveiller, de passer à la poste récupérer un colis (nouvelle canne), d'arriver sur place, de monter le matos et de me rendre sur la zone de combat, il est 10h30.
Au menu aujourd'hui, c'est le régime. Fini les tas de farine, les pellets et autres graines en tous genres. Les temps, comme les œufs, sont durs et les poissons ne doivent pas être gavés.
Je leur propose donc tout simplement ceci:
C'est la meilleure esche qui soit pour ce que je veux faire dans les conditions actuelles. Remarquez que contrairement à d'habitude, mon pain est brun et non blanc. J'ai en effet utilisé 50% de vieux pain pétri et 50% de miettes qu'un ami m'a fourni récemment. Je n'aime pas trop cette couleur, j'ai toujours eu l'impression que le blanc marchait mieux. Enfin bon, nous verrons.
Coté esche, classique parmi les classiques en ce qui me concerne, l'indétrônable pain Chaillou:
Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, je vais donc aller au devant des poissons et non pas agrainer une place pendant plusieurs heures afin de faire remonter les poissons vers moi.
La méthode employée est celle de la longue coulée à l'anglaise avec un stick de 2.25g (je passerai à 1.75g en cours de partie de pêche).
Le premier poste est un point de passage obligatoire, il est riche en cabot.
La brume matinale, bien que fraîche, me réchauffe le cœur par son aspect mystérieux et protecteur... un vrai plaisir de se les geler au bord de l'eau !
Je vais faire des coulées proches du bord (herbiers, joncs...) en amorçant très légèrement simplement en arrivant histoire d'activer les papilles des poissons enfouis sous les berges et dans les herbiers qui résistent tant bien que mal aux rigueurs hivernales qui nous annoncent leur venue prochaine.
Ce premier poste ne faillit pas à sa réputation car après une première touche manquée, je prends un premier chevesne de taille moyenne.
Devant les grosses difficultés que j'ai eu à le sortir à cause du banc d'herbier qui se trouve à mes pieds, je décide de me décaler de 20m vers l'aval. La zone est plus dégagée, pour autant, est-elle aussi productive ? Deux boulettes de pain me donnent une réponse affirmative à cette dernière interrogation car dès la première coulée, j'ai une touche très lente, que je sanctionne tout de même par un ferrage appuyé. Le poisson démarre vers le large mais il fait rapidement demi-tour et, en bon chevaine qu'il est, se met en tête de rentrer dans une touffe de massettes un peu en aval. Je ne me démonte pas et pose la main sur le moulin pour le faire changer de direction... aïe... un peu trop costaud pour ce traitement de choc. Mon 12°° rend l'âme.
Les poissons ayant l'air d'être coopératifs aujourd'hui, je passe alors en 14°° pour me permettre de manœuvrer avec le frein serré.
Allez, on y retourne. Deux coulées plus tard, on remet le couvert. Cette fois-ci le bas de ligne tient le coup sans sourciller et je mets au sec un deuxième poisson un peu plus gros (850 g).
Ensuite, plus de touche sur ce poste malgré un bon quart d'heure d'attente.
Je fais mon saut de puce et me retrouve 30 m en aval. Le fond est un peu plus faible et le courant un peu plus fort. Ça ne m'inspire pas trop étant données les températures plus que fraiches. J'insiste une dizaine de minutes sans touches et me voilà frappé du syndrome que les anglais appellent le "last cast syndrome", ce qui signifie syndrome du dernier lancer. On est tous atteints par moment. Aller, encore une coulée et je m'en vais... etc... Et cette fois-ci ça porte ses fruits car je touche un nouveau poisson du même calibre que précédemment.
Je continue sur ce poste encore une dizaine de minutes et parviens à refaire un poisson mais pas bien gros.
Il est ensuite temps de bouger. Cette fois mon saut de puce fait 150m, en aval d'une zone moins profonde et encore couverte d'herbiers.
Je rate une première touche et catapulte mon montage dans des chardons en contrebas, sur le talus. Je galère vraiment à récupérer mon montage en équilibre précaire sur le talus. Mais j'y parviens finalement et me remets en action. Quelques coulées plus tard, touche à nouveau et poisson pendu: un chevesne bien entendu. Le plus gros et le dernier de la journée (il est temps de rentrer). Il fait un poil moins que le kilo.
Et bien cette courte session n'a pas été trop mal. Il est possible de faire mieux mais la bonne saison pour cela n'est pas encore arrivée. Les poissons sont encore clairsemés comme j'ai pu le constater. En fin d'hiver, ils se concentrent et il est alors possible d'enchaîner 10-12 chevesnes du kilo sur un même poste. Le tout étant de rester discret et de ne pas se précipiter pour relancer la ligne à l'eau. Il faut qu'ils gardent confiance.
Re: Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Sam 23 Oct 2010 - 18:29
Magnifique récit,très belles photos,on s'y croirait !!!!!Cortex tu as vraiment un talent d'écrivain halieutique et ça mérite des compliments
- InvitéInvité
Re: Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Sam 23 Oct 2010 - 18:40
tres bon recit de ta partie de peche.
on peut sentir ta passion dans celui-ci et le novice qui va le lire à tous les elements pour tenter la meme aventure que toi.
on peut sentir ta passion dans celui-ci et le novice qui va le lire à tous les elements pour tenter la meme aventure que toi.
- EricPêcheur de lacs et rivières
Re: Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Sam 23 Oct 2010 - 20:35
Normal, les grands Maîtres de Cortex sont Anglais et s'appellent John Allerton, Ian Porter, Bob Nudd, Tom Pickering, Mal Storey, Dave Harrel, Martin Hooper, Chris Yates (le plus excentrique), Mick Lomas Mervyn Haskins (le concepteur du flotteur Topper), Nigel Bull, Ian Bowman, Chis Love, Kevin Smith, Mark Downes, John Bailey, Kim Milsom, vous en voulez encore
@+Eric
@+Eric
Re: Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Dim 24 Oct 2010 - 11:44
... John Wilson, Martin Bowler, Matt Hayes, Mick Brown....
- EricPêcheur de lacs et rivières
Re: Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Dim 24 Oct 2010 - 13:24
Oui aussi...mais ces derniers pêchent les carnassiers
@+Eric
@+Eric
Re: Pas de pénurie de chevesnes en Seille ce samedi 23/10/10
Dim 24 Oct 2010 - 13:50
Ouais, m'en parle pas, la contamination a débuté.
Je viens de recevoir ma première canne à leurres...
Je traine trop ici je crois bien
@+
Je viens de recevoir ma première canne à leurres...
Je traine trop ici je crois bien
@+
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